Tu t’ouvres devant moi comme une respiration immense. À 21h46, ton eau s’assombrit, ta houle se tend. Je t’écoute me recouvrir, vague après vague, d’une absence plus forte que le bruit. Tu m’avales sans violence, tu m’effaces sans effort. Ton silence est humide, salé, dense, il colle à ma peau et me traverse. Je m’abandonne à toi comme on chute dans un vertige lent, comme si me dissoudre en toi était la seule manière de rester entière.
Non vernis, non encadré, signature au dos de la toile.
J’ai choisi de non vernir mes toiles pour laisser l’œuvre continuer à vivre et bouger comme l’océan, pour moi vernir un tableau sert à figer le moment, le temps, ce qui n’est pas dans mon processus de réalisation.
